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A voir et entendre le reportage en Libye de  notre compatriote européen M.  Michel Collon sur la  tuerie nocturne des enfants d’un révolutionnaire de la première heure, ainsi que de ceux venus à leur secours, la question se pose si la France a toujours le crédit moral que lui reconnaissaient le monde et notamment les Etats musulmans ? Un pilote interrogé  durant la fête nationale nous a dit qu’il bombardait l’Afghanistan et la Libye, comme un autre eût dit la satisfaction causée par une carrière prometteuse ! Où est donc passée cette dignité que le philosophe le plus célèbre de l’Allemagne, Kant,  accorde à l’homme et  qui distingue un jugement de valeur honorable sur l’humanité de celui qu’il  rapportait d’un parlementaire anglais laissant échapper que chacun a un prix auquel il se vend, et en ce cas, le prix d’un jeteur de bombes sur un lit d’enfant est certainement élevé !. Personne n’appelle un homme le membre d’un tel corps militaire, et le Persan de Montesquieu aurait été étonné d’apprendre que le pays curieux qu’il visitait se parerait un jour comme le paon, d’une magnifique roue tricolore sur laquelle s’inscrirait en lettres  d’or la mention des droits de l’homme, en même temps qu’il commanderait à son  armée le massacre des innocents.

Nous en sommes réduits à penser  que le terrorisme  est non plus un mal, mais la tactique la plus immédiate  qui s’offre à un nouveau stratège. Il n’est plus besoin de débarquer des troupes ou de prouver sa vaillance, qualités trop viriles, ni de prendre pitié de l’enfance, qualité trop maternelle ou féminine, mais de faire plier  l’adversaire par ses sentiments :  non pas d’ouvrir par ruse la porte de la ville de Troie, comme dans l’épopée d’Homère,  mais de pénétrer dans le cœur des pères pour les vaincre par la mort horrible de leur progéniture. Certains théologiens, plus prudents que le peuple, refuseront d’opposer l’Ange exterminateur qui tuait les premiers nés d’Egypte à l’Ange de Reims qui est devenu pour beaucoup le sourire de la France, teinté de je ne sais quelle voluptueuse  éternité. Les premiers temps étaient barbares, et le second reflétait une société policée marquée par l’enseignement et les miracles de Jésus (béni soit-il). Chaque célébration du combat de Kerbala montre bien les pieux enfants reconnaissant leur martyre  ancien. Mais Ici nous mesurons la nouvelle politique du pays qui s’identifie au khalife oppresseur, à  un Yazid froid, mécanique, pour ainsi dire, qui tient l’humanité pour prétexte et l’infanticide pour une victoire décisive sur ceux dont il ne peut vaincre ni la raison ni ôter la foi...


  Une nouvelle disposition constitutionnelle permet au Président d’engager seul une guerre, sans consultation du Parlement, et d’en chercher le motif dans une demande de  protection civile qu’il interprète à sa guise. Fini le temps où il fallait une déclaration assortie d’un ultimatum. Le tyran est d’abord désigné, comme la cible, mais aussi vaste que ceux qui l’entourent, et tout esprit non obscurci par les préjugés d’autrefois abandonne l’esprit du droit pour celui de la vengeance, car l’amour de soi est poussé jusqu’à l’anéantissement des règles que Dieu distribue aux  hommes et  qui commandent de préserver la pureté, le rang maternel et le sang noble. C’est le cas de dire que l’on ne veut plus asseoir l’Etat  sur la force de la vertu, mais sur l’impunité du vice. Et cette dernière hait surtout l’enfance car elle en a perdu pour toujours l’éclat de vérité qui perçoit et brûle le mensonge.


 Le souvenir du discours de Villepin aux Nations Unies contre l’agression de l’Irak s’efface, et lui-même se tait sur les crime précis que dénonce Michel Collon.. Dans le Groupe Gauche Démocrate et Républicaine qui vote contre l’engagement militaire français en Libye, le 12 juillet,  Monsieur Noel Mamère fait exception avec un autre député  et approuve le gouvernement.


La visite du monde par un chef d’Etat français demandant la fin de la guerre d’Indochine et de l’injustice palestinienne  ou la coopération de toutes les indépendances  pour parvenir à  un équilibre réaliste  de vraie sécurité, semble l’exception historique  qui confirme la régle machiavélique désormais ordinaire que la fin justifie les moyens. La France vit au long des siècles, soit, mais elle marche en somnambule sur la voie d’un Enfer. A ses amis de la réveiller, en priant Dieu de les aider, car aucun parti politique de grande envergure, y compris en premier  le parti socialiste reprenant son ancienne tradition atlantiste d’alignement sur le protecteur américain, ne semble s’y résoudre.

 

 

Pierre Dortiguier

Tag(s) : #Réflexions
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