Aux États-Unis, cinq salariés de la société de sécurité américaine Blackwater, accusés d’avoir tué des civils irakiens, ont été relaxés par un juge fédéral pour un vice de procédure. Le 16 septembre 2007, ces mercenaires, chargés en théorie de la protection d’un convoi américain, avaient tiré sur la foule à Bagdad, tuant dix-sept personnes et en blessant au moins vingt autres.
Créée en 1997, Blackwater a commencé par décrocher des contrats auprès de l’armée américaine en se spécialisant dans l’entraînement des troupes. Ses missions, ainsi que ses bénéfices, se sont étendus à partir de 2001, ses mercenaires servant de renforts aux troupes américaines en Afghanistan, et surtout à partir de 2003 avec le déclenchement de la guerre en Irak. Ces six années au service du gouvernement américain auraient rapporté plus d’un milliard de dollars à l’entreprise.
Après les multiples exactions dont les hommes de Blackwater se sont rendus coupables en Irak (trafic d’armes, assassinat de civils et différents massacres, dont la tuerie de Bagdad de septembre 2007, etc.), le gouvernement irakien avait demandé le retrait de cette armée privée. Fin 2009, Blackwater n’y conservait plus que deux contrats, dont l’un portant sur la protection de diplomates dans le sud du pays, ce qui n’offre aucune garantie à la population puisque telle était déjà sa tâche à Bagdad en 2007 !
Moins présente en Irak, Blackwater a en revanche renforcé son implantation en Afghanistan, en créant différentes filiales sous d’autres noms, et ses agents s’illustrent là aussi par des meurtres de civils. Cela ne dérange pas le prix Nobel de la paix Obama, pas plus que les bavures que commettent dans ces pays les armées dites régulières de la coalition menée par les États-Unis. Et puis, en cas de problème, il y aura bien un « vice de procédure » pour les protéger.
Marianne Lamiral