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Appel urgent adressé à l’UNESCO, visant à l’exclusion d’Israël, et appel à participer au boycott culturel et universitaire d’Israël.


Extrait :

"...Le sionisme rejette catégoriquement tous les droits des Palestiniens à leur terre, leur droit à vivre dans leur patrie, et même leurs droits civiques et humains les plus élémentaires. Le sionisme se résume à l’affirmation que le droit des juifs sur la terre palestinienne est, en toutes circonstances, supérieur aux considérations humaines et morales, évoquant bien souvent le racisme fondamental euro-centriste, qui considère comme inférieures les cultures arabe et musulmanes, tout en contribuant à leur déshumanisation. Le sionisme constitue l’arrière-fond idéologique qui a permis que Gaza et les autres villes palestiniennes soient transformées en camps de concentration, et qui génère un très large soutien public en faveur du massacre génocidaire qui vient d’être perpétré à Gaza. La seule fracture, dans l’opinion publique israélienne, s’est produite entre ceux qui ont tenté de dissimuler les massacres par leurs larmes de crocodile humanitaires et par leurs « justifications » soi-disant éthiques (les sionistes de gauche), et ceux qui furent sincères dans leur fringale de sang (les sionistes de droite). La colonisation sioniste est un projet raciste qui est mortel, tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens. Le sionisme doit être contré, combattu et vaincu, à la fois politiquement et culturellement. Le boycott culturel [d’Israël] est absolument essentiel pour le bien-être de tous les habitants de la région du Moyen-Orient.

Le premier pas vers un boycottage culturel complet du sionisme consiste en une confrontation avec l’adoption européenne et, de manière générale, occidentale de l’apologétique et du blanchiment du sionisme. Le comité Nobel a décerné le prix Nobel de la Paix à Itzhak Rabin, un des dix architectes en chef de l’épuration ethnique de la Palestine en 1948, et du second nettoyage ethnique de 1967. Il fut aussi directement responsable de quelques massacres à grande échelle, dont l’un fut le massacre de plus de cent-cinquante civils qui étaient allé se réfugier dans la mosquée Dahmash, à al-Lidd (Lod, en entitesque, ndt).


Un autre prix Nobel est allé à Shimon Peres, responsable de l’introduction de l’arme nucléaire au Moyen-Orient. Même chez les Israéliens critiques, la proéminence est très souvent accordée aux rares Israéliens qui déplorent en paroles verbales les atrocités commises par leur pays, mais refusent de se dissocier du racisme inhérent au sionisme, qui est à l’origine desdites atrocités. Ce qui est particulièrement étonnant, c’est qu’un prix Nobel de la Paix alternatif ait été décerné à quelqu’un tel qu’Uri Avneri. Avneri, lui aussi, a participé à l’épuration ethnique de 1948, ainsi qu’au déni des droits des réfugiés palestiniens, immédiatement après ces massacres. Jusqu’à ce jour, Avneri reste sioniste ; il accepte les crimes perpétrés en 1948, qu’il considère légitimes. Le soutien idéologique occidental au sionisme est en partie une question d’intérêts matériels, et en partie un échange de bons procédés, le sionisme reflétant un européocentrisme, et c’est aussi, pour partie, l’effet de la mobilisation sioniste particulièrement aboutie, ainsi que de l’utilisation abusive et particulièrement cynique de l’holocauste nazi et de la culpabilité historique à propos de l’antisémitisme. Ce soutien occidental doit être contesté et contré.


Conclusion

Les gouvernements et les institutions occidentaux soutiennent largement la mise en quarantaine de la résistance palestinienne. Ils refusent de traiter avec ceux des Palestiniens qui refusent de laisser enterrer la Palestine et qui n’acceptent pas les conditions de survie inhumaines qu’Israël leur impose. Bien que la dernière agression, contre Gaza, ait été contrée par un front palestinien uni, qui comportait toutes les factions palestiniennes armées, y compris la Brigade des Martyrs d’Al-’Aqçâ, du Fatah, le Hamas est identifié comme la résistance palestinienne. Ce gauchissement de la réalité a pour conséquence que la résistance palestinienne apparaît encore davantage incompréhensible et menaçante, c’est là [pour les sionistes une façon] de renforcer l’islamophobie occidentale et de capitaliser sur elle. Le Hamas a remporté les élections démocratiques palestiniennes. Résultat ? Israël, avec le soutien des Etats-Unis et de l’Union européenne, emprisonne ses députés...


Le Hamas est connu universellement pour sa probité et son intégrité, et pourtant, les pays occidentaux insiste à ne traiter qu’avec le seul Fatah (réputé) « laïc », en adoptant l’identification colonialiste marquée au coin du racisme entre la laïcité et le progrès, une identification qui a déjà servi d’excuse au sionisme pour détruire les cultures arabes. La destruction de quarante-et-une mosquées, dans la bande de Gaza, en quelques jours, n’a rien d’une coïncidence : c’est la continuation de la démolition systématique de centaines de mosquées au cours du nettoyage ethnique de la Palestine, et de la profanation systématique et ininterrompue des lieux saints musulmans.


Le Hamas jouit d’une légitimité à la fois démocratique et culturelle, en tant que mouvement de résistance au sionisme, profondément enraciné dans les cultures arabe et islamique. Ce mouvement ne saurait être exclu ; c’est impossible. Les tentatives de l’exclure ne sont que des manifestations de l’européocentrisme, du colonialisme et du racisme occidentaux. Les institutions internationales, comme l’Unesco, ont le devoir moral et politique de défier ces politiques (sionistes) destructrices et totalement illégales.


Le monde doit sortir de son mutisme à propos des crimes perpétrés par Israël en 1948. Il doit commencer à utiliser le mot d’apartheid pour qualifier la structure politique, économique et sociale d’Israël, comme l’a fait dernièrement le Président de l’Assemblée générale de l’Onu, le Père Miguel d’Escoto Brockman. Et le monde doit soutenir l’appel lancé par la société civile [palestinienne] à appliquer à Israël la même stratégie qui a permis de mettre un terme à l’apartheid en Afrique du Sud : la stratégie BDS (Boycott-Désinvestissement et Sanctions).


En sa qualité d’institution internationale indépendante, le maintien, par l’Unesco, de ses propres standards, requiert qu’il révoque l’adhésion d’Israël. Parallèlement à cette décision, son soutien du boycottage universitaire et culturel d’Israël serait une expression vitale de l’engagement de l’Unesco vis-à-vis de son but déclaré : la contribution à la paix et à la sécurité, au moyen de la promotion de la coopération internationale via l’éducation, la science et la culture, afin de promouvoir le respect universel de la justice, des droits humains et des libertés fondamentales, proclamés par la Charte des Nations Unies.


Pour qu’il ait un impact concret, ce boycottage doit être suffisamment généralisé pour avoir un impact sur la vie quotidienne des Israéliens, ainsi que sur les travailleurs culturels les plus respectés dans le monde. Sans un tel boycott, fermement instauré, le Beatle hypocrite Paul McCartney a pu se rendre en Israël, récemment, comme l’a fait aussi le chanteur africain Cesaria Evora, comme si l’Afrique ne gémissait pas sous le même joug colonial ? Mercedes Sosa, qui évoque dans ses chansons la dépossession des populations indigènes de l’Amérique du Sud, est venue en Israël distraire ceux qui perpètrent un génocide à l’encontre du peuple palestinien. Il y a d’innombrables artistes qui se comportent comme eux. Et, pendant ce temps-là, des musiciens et des galeristes israéliens sont accueillis à bras ouverts dans le monde entier, parce que les institutions internationales n’ont pas remis en question leur présence [indécente] au sein de la communauté internationale.


Le monde a besoin d’une culture de Boycott, d’une culture qui refuse de fermer les yeux sur un génocide au nom de l’art, une culture qui prenne une position morale sur le sionisme et ses crimes, et qui changent le discours public et officiel. Le soutien de l’Unesco à un tel boycott culturel permettrait d’encourager cette tendance vitale, et contribuerait à dissuader, puis à mettre un terme, au rôle de renforcement d’une violence systématique qu’assume, actuellement, l’expression culturelle (qu’elle le veuille, ou non)."



 Rahela Mizrahi a signé l’appel à un boycottage culturel d’Israël en 2006. Elle est titulaire d’une maîtrise d’histoire de l’art de l’Académie Betzalel de Jérusalem, et elle prépare actuellement un doctorat consacré aux « Patterns d’expropriation, de conversion et d’appropriation de l’héritage palestinien par (et dans) l’art israélien », à l’Université de Tel-Aviv.

Cet appel a été diffusé en français le 28 février 2009 sur le site Palestine Solidarité.

 

Article entier : http://www.info-palestine.net

Tag(s) : #Boycott - Désinvestissement - Sanctions
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