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Le système de détention et de torture en Palestine fait partie de la guerre coloniale menée par les sionistes contre le peuple palestinien en vue de l’expulser de sa terre pour faire place aux colons et à l’Etat exclusivement juif. Cette politique est illustrée par les arrestations arbitraires, les conditions d’arrestation de détention et de jugement, et la détention de femmes et d’enfants.
 
   
La prison et la torture font partie de la stratégie militaire au même titre que les bombardements, les assassinats ciblés, les expropriations, les destructions d’habitations et de plantations, l’accroissement des implantations coloniales, de la construction du mur d’annexation, des centaines de check-points, en vue de détruire la société palestinienne en rendant la vie impossible aux Palestiniens, pour les soumettre, les pousser à renoncer à la résistance et les expulser une fois de plus hors de chez eux.

Depuis 1967, les sionistes ont arrêté plus de 900 000 Palestiniens, soit l’équivalent de 25% de la population globale palestinienne des territoires occupés, ou l’équivalent en France de 12 millions d’arrestations en 40 ans.


Situation aujourd’hui :

12 000 prisonniers palestiniens (issus de toutes les régions de la Palestine historique, du Golan occupé) sans oublier les prisonniers arabes (parmi lesquels des Libanais, des Syriens, des Jordaniens, des Saoudiens, des Egyptiens et des Libyens) ainsi qu'un franco pallestiniens sont détenus dans une trantaine de prisons, centres de détention et d’interrogation israeliens situés sur le territoire de l’occupant.


Parmi ces prisonniers, on trouve :

• environs 400 enfants âgés de 3 mois à 18 ans (depuis le début de la 2ème intifada en 2000 plus de 2 500 enfants ont été arrêtés), rappelons que 463 enfants ont atteint la majorité en prison

•  plus de 110 femmes dont plusieurs mères, dont 4 ont accouché en prison pieds et poings liés à la table d’accouchement (mais ce traitement est courant aussi en Europe)

• Plus de 1 700 blessés ou malades qui n’ont pas accès aux soins

• Parmi les 352 plus anciens détenus : 81 ont plus de 20 ans, 13 plus de 25 ans et 2 plus de 30 ans de détention.

• 1 200 prisonniers sont en « détention administrative » : ce régime remonte aux législations d’exception installées en septembre 1945 par les Britanniques pendant leur mandat sur la Palestine et est utilisé par les sionistes depuis l’occupation de 1967, il correspond à des arrestations sans charges et l’absence de procès, le dossier du prisonnier reste secret et n’est communiqué ni à lui ni à ses avocats, ce type de détention est renouvelable sur simple demande des services de renseignement israeliens pour des périodes de 6 mois à 6 ans, jusqu’à 15 fois de suite.


Motifs détention :

Participation à un acte de résistance armée ou non armée
Avoir l'intention de commetre un acte de resistance
Faire partie de la famille d’un résistant
Faire partie d’une « liste de personnes recherchées »
Régime de la détention administrative


Conditions de détention :

Torture :
dès les premières minutes de l’arrestation, lors des interrogatoires et tout au long de la détention : tortures psychologiques (menaces de mort, de viol, de représailles sur la famille, les enfants, menaces et brutalisation de membres de la famille en présence du prisonnier (mère père âgés, femme, enfants), tortures physiques (coups, brutalités, privation de sommeil, positions corps insupportables, couverture tête avec sac souillé, étouffement, étranglement, fouille à nu, fouille nocturne, insultes, jets de gaz lacrymo, etc), déshabillage public, punitions : isolement, enfermement au cachot parfois sous terre (jusqu’à 18 ans de suite), interdiction visites, etc.

Insalubrité, saleté, manque d’éclairage, surpeuplement (25 à 30 hommes par pièce de 4 à 5 m²), cafards, vermines, humidité ou chaleur insupportable (Negev), alimentation insuffisante et mauvaise, absence de soins médicaux (195 prisonniers sont décédés depuis 1967 par négligence ou manque de soins médicaux)


Visite des familles :

La moitié des prisonniers sont interdits de visites et ceux de Ghaza n’ont pas reçu leurs familles depuis un an en raison du bouclage.

Conditions difficiles puisque les prisons sont situées en territoire israelien dont l’accès est interdit aux Palestiniens.

Exemple d’une mère habitant Qalqilyia qui veut visiter son fils à la prison de Ashkelon distante de 60 kms : 18 heures de route, réveil à 5h retour à 23h30, pour une visite de 15 minutes qui peut être annulée à la dernière minute


Accès aide juridique :

Il n’existe pas de système public palestinien d’avocats rémunérés par la collectivité, et trop peu d’avocats disponibles par rapport au nombre de prisonniers.

Même si un Palestinien est parvenu à obtenir l’aide d’un avocat, si l’avocat est palestinien des territoires occupés (pas de nationalité israélienne) il ne peut plaider devant les juridictions militaires israéliennes devant lesquelles les prisonniers sont présentés, en outre les avocats palestiniens sont soumis aux restrictions habituelles d’obstacles à la circulation et d’empêchement de se déplacer de sorte qu’ils peuvent ne pas accéder à leur client.


Organisation des prisonniers à l’intérieur des prisons :

Les Palestiniens parviennent à s’organiser pour mener des actions communes dont des grèves de la faim, rappelons l’insurrection dans la prison du Neguev en octobre 2007 et faire des études et apprendre l’hébreu dans les prisons dans certains cas, car les mineurs sont interdits d’études.


Objectifs de l’occupant :

• Créer un réseau d’indicateurs

• Ecraser la résistance.

• Destruction du tissu social en arrêtant les leaders, personnalités associatives et enseignants

• Destruction de la structure familiale en arrêtant les pères, les pourvoyeurs de revenus, les femmes laissant des familles d’enfants à la charge des oncles et tantes

• Destruction du monde agricole en arrêtant les fermiers qui ne pourront plus cultiver leurs terres ce qui permettra à l’occupant de s’en emparer

• Destruction de la vie politique : 80 députés élus du Hamas sont en prison parmi lesquels le (vice)-président du conseil législatif palestinien Abdel Aziz Dweik

• Tentative de mettre un frein à la « menace démographique » en maintenant des milliers de jeunes gens en prison


Droit international :

• Non reconnaissance du statut de prisonnier de guerre : violation des conventions de Genève (4ème et 5ème) sur les prisonniers de grève

• Non reconnaissance du caractère de territoires occupés aux territoires annexés en 1967 : violation des lois internationales sur la protection des civils par l’occupant dans les zones occupées (article 28 de la 4ème convention de Genève)

• Détention et torture d’enfants : violation de la convention relative aux droits de l’enfants et de la convention contre la pratique de la torture

On peut se poser la question de l’utilité de ce droit qui ne s’appliquer jamais aux situations-mêmes pour lesquelles il a été inventé : l’occupation, les prisonniers de guerre, la torture et les enfants.


Echanges de prisonniers :

Rappelons que pour faire libérer entre autres les trois plus anciens prisonniers libanais, le Hezbollah avait enlevé deux soldats de l’armée d’occupation en juillet 2006.

La pratique d’échanges de prisonniers existe depuis plus de 20 ans entre la résistance et l’Etat sioniste, ainsi en 1985 Israel a libéré 1 150 prisonniers, en 1996 Israel a rendu les corps de 123 martyrs et l’armée du Liban sud (ALS) a libéré 45 prisonniers de Khiam, en 2004 Israel a libéré près de 450 prisonniers dont 400 Palestiniens.

Les prisonniers sont une clé pour toute négociation et Israel en fait des « réserves » et pour cela garde toujours un nombre croissant de prisonniers pour compenser les éventuelles « libérations » et préparer les prochaines.

N’oublions pas les prisonniers de Guantanamo, Abou Ghraïb, Bagram et toutes les prisons secrètes de la CIA en Europe et dans les pays arabes.
 

Enfin n'oublions pas les Tchétchènes dans les prisons russes. Actuellement, environ 20000 Tchétchènes se trouvent emprisonnés en Russie à la suite des récents conflits entre les deux pays. Inculpés de “banditisme”, de “terrorisme”, de participation à des actions illégales”, etc.. Le plus souvent, coupables juste d'être tchétchènes. Leur sort est plus pénible encore que celui des autres prisonniers. Beaucoup meurent sous les tortures, d'assassinats ou en se suicidant. Leurs gardiens sont souvent d'anciens soldats ou collaborateurs locaux qui les ont combattus. On imagine les traitements qu'ils réservent à leurs anciens adversaires...

La convention de Genève (12 août 1949), ratifiée par l'URSS puis la Russie prévoit un statut particulier pour les prisonniers de guerre, les protégeant de l'arbitraire. C'est ce que réclament leurs défenseurs:
·  identifier tous les prisonniers concernés (depuis 1994)
·  leur appliquer la protection de la Convention de La Haye
·  faire examiner chaque cas par une commission indépendante
·  examiner les conditions de détention dans les colonies pénitentiaires.

Mais pour qu'il y ait un statut “prisonnier de guerre”, encore faut-il qu'il y ait eu guerre... Or, officiellement, pour la Russie, ce conflit qui a ravagé une république, tuant environ 200 000 personnes, ne fut - n'est - qu'une opération de police. Comme la “pacification” de l'Algérie pour nous, naguère... Qu'est-ce que cela aurait été si ç'avait été une guerre!!!

Tag(s) : #Palestine
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